La technologie Eye tracking a ceci de fascinant qu’elle permet une observation fine et totalement objective du comportement des consommateurs : le regard ne trompe pas, et se pose souvent même de manière inconsciente sur des éléments innatendus de notre environnement quotidien. Adaptée aux problématiques marketing, cette méthodologie apporte des éléments concrets pour optimiser sa stratégie marketing.
Aujourd’hui, nous avons voulu interroger Loïc Nijman, directeur de Catcheye et partenaire d’EDinstitut dans la mise en œuvre de projets d’études Eye Tracking, pour mieux comprendre les principes de cette technologie, appliquée au monde des études marketing. Loïc était présent à nos côtés tout récemment lors du salon Devcom Alsace 2010 et nous avons eu l’occasion d’animer ensemble un atelier sur le sujet qui nous intéresse aujourd’hui.
Sébastien Gradeler : Loïc, depuis quelques temps les techniques d’observation reviennent sur le devant de la scène des études marketing. Est-ce facile à mettre en place ?
Loïc Nijman : En effet, toutes les techniques non verbales – vidéos in situ, tracking de comportement sur internet, et bien sur EYE TRACKING -qui permettent d’en savoir plus sur le consommateur reviennent sur le devant de la scène; en complément d’études classiques, bien sûr!
Pour ce qui est de l’EYE TRACKING, même si ce n’est pas une technique récente, les avancées technologiques permettent aujourd’hui de le mettre en œuvre facilement : la plupart du temps, c’est juste un écran. Et la donnée récoltée est traitée rapidement…
Sébastien : Quelles sont les applications études de l’Eye-Tracking ?
Loïc : On l’utilise pour suivre le regard des personnes exposées, ce qui, dans le cas des études permet de savoir ce qui attire notre attention sur un visuel, d’analyser la structure de l’information de celui-ci, sa hiérarchie visuelle du point de vue du consommateur… Et peut-être pouvoir ainsi comprendre ce qui fait un bon visuel, de l’optimiser au regard d’une stratégie marketing, …
Dans le monde des études, on distingue 2 types d’études à ce jour: les études marketing traditionnelles (grande consommation, tel que packaging, publicité,…), les études orientées ergonomies des interfaces (études ihm, optimisation de logiciels ou de sites internet). Aujourd’hui, il est vrai que ce matériel est plus utilisé pour les secondes, car avec une dizaine d’utilisateurs (en entretien quali individuel), on arrive à détecter 80% des défauts de conceptions ergonomiques d’une interface. Mais ces dernières années, le marketing a mis en place l’outil dans un bon nombre de méthodologies d’études.
Sébastien : Quelles sont les informations qui sont récoltées et comment peut-on les interpréter ?
Loïc : Ce sont essentiellement des statistiques liées au temps : le temps que l’on met à explorer une page par exemple, le temps qu’il nous faut pour arriver à traiter une information ou, tout simplement des informations statistiques sur ce qui a été vu ou pas…
Alors, bien sur, ce n’est pas sans lien avec ce que les gens sont capables de mémoriser et de restituer. On doit donc faire en sorte de bien cerner la problématique du produit et celle de l’étude. Ainsi, toutes les problématiques ne sont pas bonnes à être traitées par ce type d’outil.
C’est là notre rôle d’expert : accompagner le client dans ses choix stratégiques…
Sébastien : Quels sont les avantages de cette approche ?
Loïc : Elle est simple à mettre en oeuvre, rapide et finalement pas si onéreuse au regard des informations que l’on peut obtenir. De plus, elle s’applique à tous types de médias : images, vidéos, internet, logiciels…
Sébastien : Depuis combien de temps t’intéresses-tu à cette méthodologie et quel est ton parcours ?
Loïc : Cela fait 6 ans que j’utilise ce type de matériel, en fixe (support écran) ou en mobile (lunette EYE TRACKING). Mon cursus informatique m’a tout d’abord amené à effectuer des missions en SSII avant d’être l’homme des nouvelles technologies en institut d’étude sur Paris.
Sébastien : Terminons avec notre question habituelle : si les études marketing étaient un objet ce serait quoi ?
Loïc : Un grand angle de caméra à 360°, parce que c’est un métier ou il faut avoir toujours le regard et l’esprit ouvert sur le monde pour pouvoir mieux répondre aux problématiques de nos clients.
Sébastien : Merci Loïc d’avoir accepté de répondre à nos questions et à bientôt !